Le parlement du Tamil Nadu exhorte le gouvernement indien à donner des droits aux Dalits chrétiens

Le parlement du Tamil Nadu exhorte le gouvernement indien à donner des droits aux Dalits chrétiens

L’Assemblée du Tamil Nadu, un État dans l’Inde du Sud, a adopté ce mercredi 19 avril une résolution demandant au gouvernement fédéral de modifier la Constitution pour accorder certains droits aux Dalits convertis au christianisme. Le chef du gouvernement de l’État s’oppose au pouvoir central qui se montre très hostile aux chrétiens.

Il s’appelle Stalin, mais il n’entend pas brimer la liberté religieuse. Muthuvel Karunanidhi Stalin, ministre en chef du Tamil Nadu, a présenté le 19 avril une résolution qui exhorte le gouvernement de l’Union à modifier la Constitution afin d’étendre la protection statutaire, les droits et les concessions aux membres des castes répertoriées même lorsqu’ils se sont convertis au christianisme.

La motion de l’Assemblée est une réponse à la décision de New Delhi de s’opposer à l’octroi de privilèges aux Adi Dravidar (Dalits) convertis au christianisme ou à l’islam. En décembre de l’an dernier, le gouvernement central a informé la Cour suprême de son refus de suivre les recommandations de la Commission présidée par le juge Ranganath Misra qui proposait d’accorder aux Dalits devenus chrétiens ou musulmans le bénéfice des quotas réservés aux castes répertoriées.

La Constitution prévoit des quotas en faveur de certains anciens « intouchables », que Gandhi surnommait « enfants de Dieu ». Ils consistent en des accès réservés à l’emploi et à l’éducation, mais une ordonnance de 1950 précise que cela ne concerne que les personnes de confession hindoue, sikh ou bouddhiste. Depuis des dizaines d’années, les Dalits chrétiens et musulmans demandent à en bénéficier, soutenus par des militants des droits de l’homme.

Un système protégeant actuellement mal les minorités

Stalin a déclaré a déclaré qu’il était injuste de refuser aux chrétiens dalits les droits dont jouissent les autres membres de la communauté dalit en raison de leur conversion :

« Les gens ont le droit de pratiquer la religion de leur choix, cela ne change pas leur caste. Les Adi Dravidar continuent de subir des atrocités de caste telles que l’intouchabilité, même après s’être convertis à d’autres religions. Notre position est qu’ils ne devraient pas se voir refuser des droits simplement parce qu’ils se sont convertis à une autre religion. La caste est une maladie sociale. »

Les élus du BJP, le parti nationaliste hindou, ont quitté la salle durant le vote, en signe de protestation.

Le système de castes répertoriées a été officiellement instauré par les Britanniques en 1936 afin d’élargir la discrimination positive qui existait depuis la fin du XIXe siècle. Le but était de réduire autant que possible la ségrégation sociale.

Jean Sarpédon

Crédit image : Shutterstock / dominika zara

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